Autour d’une tasse de thé #1 « Bide Stories » de Kaoru Mori

Bonjour! Aujourd’hui j’aimerai commencer une série d’articles sur des nouvelles, bandes-dessinées ou romans graphiques qui me tiennent à cœur. J’ai décidé d’intituler cette série « autour d’une tasse de thé » parce que ce sont des documents que l’on peut lire rapidement et que l’on finit généralement d’un trait!

La vie d’Amir, 20 ans, est bouleversée le jour où elle est envoyée dans le clan voisin pour y être mariée. Elle y rencontre Karluk, son futur époux… un garçon de huit ans son cadet ! Autre village, autre mœurs… La jeune fille, chasseuse accomplie, découvre une existence différente, entre l’aïeule acariâtre, une ribambelle d’enfants et Smith, l’explorateur anglais venu étudier leurs traditions. Mais avant même que le jeune couple ait eu le temps de se faire à sa nouvelle vie, le couperet tombe : pour conclure une alliance plus avantageuse avec un puissant voisin, le clan d’Amir décide de récupérer la jeune femme coûte que coûte…

J’ai découvert ce manga à la bibliothèque et je dois dire que ce qui m’a tout de suite attiré l’œil c’est sa couverture. Sur le premier tome, que je vous ai mis juste au-dessus, on voit Amir dans la tenue traditionnelle de sa tribu d’Asie centrale. Ok, pourquoi pas… Je suis de nature curieuse et je commence à le feuilleter. Et j’en prend pleins les yeux! Les dessins sont justes magnifiques et très impressionnants! Que ce soit la finesse les tissus et leur diversités, les bijoux (eh oui, je suis une fille!), les décors, les ambiances, les paysages… Seul petit bémol, les yeux des personnages qui font un peu trop « manga pour filles » à mon goût. Mais bon, à part cela, aucune excuse valable pour lâcher le volume des mains.

L’histoire, je l’avoue, peut paraître assez simplette et cul-cul la praline. Mais c’est une histoire qui sait prendre son temps et qui n’hésite pas à s’attarder sur des petits gestes ou des situations de la vie quotidienne. Plusieurs chapitres sont consacrés à la broderie, l’achat d’un nouveau cheval, la taille du bois, un mariage… Et je soupçonne le personnage de Smith, « explorateur » européen maladroit, de n’être présent dans les premiers tomes uniquement dans le but de justifier certaines explications vis à vis des us et coutumes. Certaines situations toutes simples prennent des allures d’aventures poétiques.

Les femmes sont très présentes dans ce manga. Elles ont toutes un fort caractère et savent avoir de l’autorité vis à vis des hommes. Le personnage d’Amir, malgré le fait qu’elle ai été marié de force par les hommes de sa tribu, a vraiment une personnalité attachante. Elle n’hésite pas à rentrer dans la bagarre ou à donner son avis. Mais mon personnage préféré est celui de la grand-mère de sa nouvelle famille : Amir à 80 ans! Les hommes quant à eux sont souvent en retraits ou ne savent pas prendre les bonnes décisions. Heureusement que les femmes sont là pour les éclairer ou les sortir de mauvais pas.

Envie d’avis sur plus de films, lectures et musiques? Suivez-moi sur senscritique!

Flow Flow Flow…

Aujourd’hui j’aimerai vous parler d’une découverte faite en accompagnant mon copain au bureau de tabac. Je ne sais pas si votre moitié fume, ou si vous accompagnez souvent un fumeur, mais c’est vrai qu’on se sent un peu seul en attendant l’achat de la fameuse substance… Donc, mon truc, c’est de flanner entre les magazines… Et là, paf, mon œil est tout de suite attiré par une couverture flachi, mignonne, épaisse et de grand format! Mais qu’est ce que c’est Flow ? Et bien, je me pose encore la question…

Une jolie couverture, un prix attractif (6,95€), une épaisseur convenable, et de jolies images! Bon, on ne perd jamais rien à tester une nouvelle revue alors je fais les yeux doux à mon amoureux et ressors avec cette curiosité que j’ai hâte de feuilleter avec plus d’attention.

Mais de quoi ça parle concrètement? De pensés positives, d’état d’esprit, de vivre en paix, de petits plaisirs… Bon d’accord… ce genre d’article (surtout quand chaque article fait plusieurs pages) ce n’est pas du tout ma tasse de thé, et d’ailleurs je m’en méfie toujours. Mais là n’est pas réellement le sujet…

Outre ces pages quelques peu cucu la praline et moralisatrices, on apprend de suite qu’il s’agit du premier numéro d’une série de six. Adaptation française d’un magazine néerlandais, ce premier essai, malgré ce que j’ai pu en dire plus haut, est, je l’avoue, plutôt réussi. Avec le recul, on a l’impression d’être dans un blog, mais que l’on feuillette.

On trouve de jolies images en pleines pages, des articles sur des artistes (femmes bien sûr, le public visé étant exclusivement féminin) qui parlent de leur travail, de leur vie, de leurs influences. Et tout cela est très bien illustré! On trouve également des articles sur des tendances (souvent de déco) actuelles : dans ce numéro, un très gros article sur le grand retour en force du crochet et un plus petit sur la mode de la guirlande. Quelques pages sont disséminées ici et là sur des expos, des lieux à découvrir, des bons plans, de comptes Instagram…

On trouve également un article, qui apparemment sera récurant dans chaque numéro : les livres préférés d’une libraire (parisienne évidement). Bon, outre le fait que je ne connaisse aucun des ouvrages présentés (« Bououh mauvaise médiathécaire, honte à toi! »), je n’ai pas réellement compris le but de cet article… On prend la jolie libraire au milieu de jolis livres et elle même parle de son histoire avec les jolis livres qu’elle présente… Que je suis déçue… Je croyais qu’on allait parlé de bouquin! Elle parle d’elle et on apprend pas grand chose de très intéressant… J’attends donc de voir ce que donnera l’article du prochain numéro.

Si vous n’aviez pas compris que le public visé était les femmes, lisez l’article « Les femmes de la rive gauche – Paris, 1920 » dans la rubrique « Les femmes qui nous inspirent« . C’est un article très intéressant. Et évidemment, on ne peut pas être un bon magasine féminin si on ne parle pas de nourriture! Le thème ce mois-ci : les pies américaines! Je vais en tester une je pense parce que les photos me donnent faim rien qu’en les regardant et que les recettes ont l’air assez simples!

Mais je garde le meilleur pour la fin : vous pouvez détacher certaines de ces belles images! Elles sont plutôt mignonnes et plus épaisses que les autres pages de la revue! Un grand carnet vous est également offert pour je cite »tous les amoureux du papier« . Et enfin, une guirlande en papier style nordique! C’est (oui je l’avoue) ce petit cadeau qui m’a donné l’idée de mon article précédent.

En me relisant, je me rend compte que j’ai émis pas mal de critiques… Mais sachez que j’ai pris un réel plaisir à découvrir cette revue! Tellement que j’achèterai les numéros suivant!

Morale n° 1 : accompagner son copain au bureau de tabac peut s’avérer être une bonne expérience

Morale n°2 : on peut carrément me mettre dans sa poche avec de jolies choses

« Le mysterieux cercle Bénédict », de Trenton Lee Steewart

Il m’arrive souvent quand on me demande quelle est ma lecture du moment (en dehors de mon lieu de travail), de décevoir au plus haut point mon interlocuteur. Mais il faut le comprendre, pauvre de lui, il s’attend à ce que moi, représentante de la culture et de la médiation culturelle, lui donne une réponse « Culturé » avec un grand C… Mais non, j’avoue que depuis plusieurs mois je me suis plongée tête la première, et sans bonnet de bain, dans la littérature jeunesse. Je pourrais flatter mon ego et par la même occasion celui de mon interlocuteur, mais non… je préfère dire la vérité, car en de rares occasions, des curieux me posent des questions sur le sujet ou bien je peux tomber sur d’autres férus de littérature jeunesse!

Bon, après relecture de ce paragraphe, je me rend compte que je me suis peut-être laissé emporter… Parlons donc peu mais parlons  bien!

Voici maintenant quelques jours, j’ai finis la trilogie « Le Mystérieux Cercle Bénédict » de Trenton Lee Stewart. Un GRAND et RÉEL coup de cœur! Outre des couvertures alléchantes et très bien illustrées, l’auteur nous plonge dans une histoire où quatre jeunes orphelins doivent sauver le monde! Oui, je sais… très classique et bateau comme histoire, mais pourtant si loin des clichés et des livres jeunesses cousus de fils blancs dont nos médias et librairies nous submergent.

Reynie, Kate, Sticky et Constance ne sont pas des enfants comme les autres, ils possèdent certaines capacités bien particulières. Attention, pas de pouvoirs magiques pour nos jeunes héros mais seulement une intelligence et des facultés mentales ou physiques hors du communs! Ce qui est très pratique pour résoudre des énigmes et sauver la ville d’un super méchant! Un récit merveilleusement bien écrit, une intrigue et des énigmes très travaillées, des personnages attachants (oui, je l’avoue, j’ai eu parfois très peur pour eux), un super méchant comme on les aime (avec pleins de « mouhahahaha »)… Que demander de plus? Ce que j’ai particulièrement aimé également c’est tout le jeux avec les énigmes que les enfants doivent résoudre. On cherche avec eux les réponses et leur résolution est toujours très bien expliqué! C’est une très bonne façon d’impliquer le lecteur encore plus dans l’histoire mais sans trop le forcer non plus.

Je vous met ci-dessous les couvertures ainsi que les résumés des trois ouvrages. Vous pouvez également aller sur le site Du Mystérieux Cercle Bénédict et y lire une très inintéressante interview de Trenton Lee Stewart. Ou si vous êtes plus aventureux, faites donc quelques jeux!

« Êtes-vous un enfant surdoué ?
Désireux de profiter d’une incroyable opportunité ? »
Quand cette annonce bizarre paraît dans les journaux, des dizaines d’enfants se présentent pour participer à une série de tests plus saugrenus les uns que les autres. Seuls candidats sélectionnés, Reynie, Kate, Sticky et Constance font la connaissance de l’étrange recruteur, Mr Benedict, qui leur confie ses plans. Ils doivent infiltrer une pension dirigée par un savant mégalomane soupçonné de mettre au point un système de contrôle des esprits. Les enfants n’ont qu’une seule instruction : se serrer les coudes.
Le Mystérieux Cercle Benedict est né !

« Enfants ne doivent pas venir STOP Trop dangereux STOP Très mauvaise nouvelle STOP »
La très mauvaise nouvelle, c’est que Mr Bénédict a disparu! Mais il faudrait plus que ce télégramme alarmant pour dissuader Reynie, Kate, Constance et Sticky de partir à sa recherche. A pied, en train, en bateau, en hydravion, les quatre intrépides amis vont parcourir le monde sur les traces de Mr Bénédict, du diabolique Mr Curtain et d’une plante légendaire aux pouvoirs mystérieux. Quand le jeu de piste se transforme en course contre la montre, la perspicacité et la débrouillardise des enfants du Mystérieux Cercle Bénédict sont plus que jamais mises à l’épreuve.

Depuis la création du Mystérieux Cercle Benedict, Constance, Kate, Sticky et Reynie ont résolu brillamment les énigmes les plus complexes. Pourtant, Mr Benedict ne se lasse pas de leur en soumettre de nouvelles. Selon lui, plus leurs jeunes esprits seront aiguisés, plus ils auront de chances d’échapper à Mr Curtain dont ils sont désormais la cible principale. Même reclus dans la maison de Mr Benedict, sous haute protection, les enfants vivent sous la menace constante du redoutable savant. Car ils constituent une précieuse monnaie d’échange : s’il parvenait à les kidnapper, Mr Curtain pourrait exiger, en guise de rançon, de récupérer son Murmureur. Alors, il prendrait le contrôle des esprits et règnerait sur le monde.

Envie d’avis sur plus de films, lectures et musiques? Suivez-moi sur senscritique!

Tourne Disque, de Raphaël Beuchot et Zidrou

Je m’appelle Eugène Ysaÿe. Je suis violoniste. Le Gouverneur m’avait invité au Congo pour donner un concert. Je comptais passer ensuite trois semaines chez mon neveu au bord du magnifique lac Maï Ndombé. C’est ainsi que je fis sa rencontre. Ne me demandez pas son nom: tout le monde ici l’appelle « Tourne-Disque ». Il pourrait être mon fils… s’il n’était plus noir qu’un café serré. La musique permet des rencontres étonnantes. Celle-là devait me marquer pour toujours. Après tout, je n’avais que 70 ans et encore tant de choses à apprendre!

Un récit touchant qui nous emporte au Congo Belge dans les années 30. Cette histoire est d’autant plus touchante que Eugène Ysaÿe a réellement existé et fût l’un des plus grands violoncelliste de son époque. Mais ce récit n’est absolument pas biographique : le scénariste imagine le compositeur invité au Congo belge afin de donner un récital à l’occasion du centenaire de l’indépendance de la Belgique. Mais bloqué par un torticolis, il ne peut donner ce concert et décide de profiter de sa présence en Afrique pour rendre visite à son neveu au bord du lac Maï Ndombé. C’est lors de ce séjour qu’il rencontre Tourne-Disque, domestique congolais dont la seule fonction est de faire tourner en permanence le gramophone de la famille. Eugène découvre que Tourne-Disque est en réalité un très grand connaisseur de musique classique. Une grande et belle affinité musicale née entre les deux hommes. Et même si l’histoire se déroule à l’époque de la colonisation,  là n’est pas le sujet. Aucun jugement de valeur n’est porté…

Une histoire simple et émouvante, magnifiquement mise en valeur par les dessins épurés aux couleurs chaudes de Raphaël Beucho. Un récit qui se lit vite et qui marque! Un vrai coup de cœur!

Interview de Raphaël Beuchot et Zidrou sur RTL  ici